• Là où je vais

    Auteur : Fred Paronuzzi

    Éditeur : Thierry Magnier

    Collection : Roman

    Janvier 2013Là où je vais

    Couverture illustrée en couleurs, 77 pages, 21x12cm

    ISBN : 978-2-36474-270-9

    Prix : 7,20€

    Genre : récit de vie, vie quotidienne

    Thèmes : affirmation de soi, découverte, affection/émotion, adolescence, souffrance, changement

    Age conseillé par la BnF, La joie par les livres : à partir de 13 ans ; par Ricochet : à partir de 12 ans

     

    Quatrième de couverture :

    Il suffit parfois de 3 300 secondes pour que tout bascule. Léa, Ilyes, Clément et Océane, élèves au même lycée, vont en faire l'expérience. Ils se connaissent à peine mais ce jour-là, le temps d'un cours, chacun verra sa vie transformée. Quatre voix d'adolescents à la croisée des chemins.

     

    Mon avis personnel, à moi :

    Pendant moins d'une heure, on suit la vie de quatre adolescents.
    Il y a Léa qui est amoureuse de Julie, Ilyes fana de théâtre qui s'inquiète pour un de ses copains, Clément qui n'arrive plus à vivre depuis la mort de sa sœur Laurie et Océane qui a subi la violence d'un viol après une soirée trop arrosée.
    Ils ne se connaissent pas et la seule chose qui les réunis est le lycée.
    Tous vont, pendant ces cinquante minutes s'interroger, chercher à avancer, à résoudre leurs problèmes ; par la parole, la confiance qu'ils mettront dans certaines personnes, par le courage d'aller au bout de leur désir...
    Un roman court et intense qui démontre la difficulté de vivre des ados, la difficulté de survivre à certaines situations, qui parle de résilience ; mais aussi un roman plein d'optimisme et d'espoir.
    Une belle leçon de vie et un très grand coup de cœur. Une écriture émouvante, parfois poétique, toujours juste...
    À lire, partager et conseiller.

    Quelques réflexions de ces quatre ados :

    Océane :
    Clara embrassait un garçon. Elle m'a vue. Elle avait transpiré. Beaucoup. Ses cheveux lui collaient au front. Sa peau luisait. Ses yeux étaient vitreux. Franchement moche à voir. Mon miroir. Mon portrait craché. Moi un peu plus tôt. Elle s'est exclamée en rigolant que je cachais bien mon jeu, au lycée, avec mes airs de sainte-nitouche. Est-ce que je m'étais bien éclatée, là-haut, avec le très sexy Guillaume ?... Aucune méchanceté dans ces propos. Je pouvais m'en prendre qu'à moi. Je m'étais comportée comme la dernière des connes et j'étais tombée sur un salaud...

    Clément :
    Un avion en papier jaillit d'une fenêtre du deuxième étage, pareil à un SOS. Il entame un virage élégant avant de piquer du nez et de se crasher sur le bitume.
    Je vais bientôt quitter cet endroit. Sans doute pour toujours. Qu'est-ce qu'il m'en restera ? Qu'est-ce que je vais en garder ? Est-ce qu'on fait autre chose, toute sa vie, que juste frôler les lieux et les gens – sans qu'il n'en reste rien ?
    [...]
    Je ferme les yeux puis je respire à fond. Il y a le rythme du monde, partout autour de moi, et une lumière orangée qui tapisse l'intérieur de mes paupières. Et je sais déjà que dans dix, vingt, trente ans, je me souviendrai parfaitement de ce moment-là.
    Dans ma tête je m'adresse à toi, Laurie, seulement à toi, et je continuerai à le faire jusqu'à mon dernier souffle. Parce que j'ai, dans la gorge, les milliers de mots que je n'ai pas eu le temps de te dire. Parce que, surtout, je veux être certain de ne jamais te perdre.
    Je vais vivre, je te le promets.
    Pour moi d'abord, parce que c'est déjà très difficile, puis pour nous deux dès que je me sentirai assez fort.
    J'attends ce jour, Laurie, je ne renoncerai pas.

    Ilyes :
    Au début, je croyais que c'était une sorte de maladie un peu honteuse et probablement exotique puisque les Français, eux, semblaient en être immunisés. Pas de primo-arrivant chez les Gaulois. Et puis j'ai compris. Le primo-arrivant débarque d'un autre pays et ne parle pas la langue. Au mieux, il la baragouine. Et cela prête à rire. On imite son accent. On le caricature. On s'amuse de ses contresens et de ses confusions.
    C'était pour moi une vraie source d'angoisse et de frustration, comme se retrouver devant une porte fermée. Ou un puzzle dont les pièces ne parviennent pas à s'emboîter.
    Au début, j'osais à peine prendre la parole. Tout, en français, me paraissait friable, incertain. Je m'en méfiais.
    Puis très vite, j'ai réagi. J'ai appris à me défendre, à dompter cette langue sauvage qui m'échappait. À m'en faire une amie. À l'aimer.
    [...]
    Sa bouche remue, mais le reste de sa phrase est inaudible. Il donne le sentiment de se tenir en équilibre au bord d'un précipice. Un souffle et il pourrait tomber.
    Sans y penser, je pose ma main sur son épaule. Je ne me serais jamais imaginé faire une chose pareille. Cet élan imprévisible. Je me rends compte que je les aime bien, Yohan et lui, au fond, malgré nos différences. Peut-être même à cause d'elles. Sûr que la vie, c'est moins compliqué quand onmet les gens à distance, dans des boîtes avec des étiquettes dessus.

    Léa :
    Julie serre mes doigts entre les siens et je me fiche qu'on puisse nous voir.
    J'ose enfin suivre ce chemin qui m'effraie mais que tout réclame en moi, depuis des années. Je suis attirée par les filles. Oui. J'en aime une à la folie. Et alors ? C'est si rare et tellement précieux. Jamais je ne laisserai personne dicter ma conduite.

     

    Là où je vais

     

    5/5

     

     

    D'autres avis :

    Ricochet
    Les facéties de Lucie
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