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Vis, et sois heureuse, Ziska !
Auteur : Anne C. Voorhoeve
Traductrice : Florence Quillet
Éditeur : Bayard jeunesse
Collection : MilléZime
ISBN : 978-2-7470-2757-1
Avril 2012
Couverture illustrée en couleurs, 622 pages, 20x14cm
Prix : 14,50€
Genre : roman historique
Thèmes : seconde guerre mondiale, Angleterre, Juif, Kindertransport, identité, famille
Age conseillé par la BnF, La joie par les livres et Ricochet : à partir de 13 ans
Quatrième de couverture :
Janvier 1939. Lorsqu'elle arrive à la gare de Liverpool Street, à Londres, Franziska Mangold n'a que onze ans. Elle a bénéficié d'une place dans un kindertransport, organisé depuis Berlin pour protéger des enfants juifs de la menace nazie.
Alors que sa famille est convertie au protestantisme depuis deux générations, la fillette est recueillie par les Shepard, des Juifs orthodoxes. À son arrivée, anéantie par son exil forcé, elle cherche sans relâche à trouver une solution pour faire venir en Angleterre ses parents et Bekka, sa meilleure amie.
Se sentant coupable d'avoir quitté l'Allemagne quand les siens sont en danger, taraudée par mille questions sur son identité, Ziska réussit peu à peu à se construire grâce à l'amour inconditionnel de sa famille adoptive. Mais quand la guerre éclate, sa vie vole de nouveau en éclats.Le destin poignant d'une toute jeune fille animée d'une farouche volonté de vivre.
Mon avis personnel, à moi :
Ziska, 10 ans, vit avec sa famille à Berlin. Avec son amie Bekka, elles ont mis au point un survival plan afin d'échapper au harcélement que leur font subir les autres enfants parce qu'elles sont... juives.
Les parents de Bekka souhaitent partir pour l'Angleterre et ceux de Ziska pour Shangaï. Mais tout s'accélère ; le père de Ziska est enlevé par les nazis. Sa mère ne souhaite pas partir sans lui.
Les temps sont de plus en plus dangereux pour les juifs en Allemagne. Des kindertransport sont organisés pour évacuer les enfants. Bekka et son frère se sont inscrits. Ziska, malgré ses réticences sera aussi candidate au départ. Bekka ne sera pas retenue et en voudra beaucoup à son amie d'avoir été choisie.
Ziska, après un voyage éprouvant, arrivera en Angleterre. Elle fera son possible pour se trouver une famille d'accueil, les Shepard. Va alors commencer pour elle une difficile période d'adaptation où elle cherchera sa place dans cette famille juive pratiquante.
La guerre va éclater et rendre la vie difficile même à Londres.
Ziska va vivre des moments douloureux comme la perte de son père et de son frère d'adoption
Gary ; mais des épisodes heureux, des moments de complicité, de tendresse avec ses parents adoptifs, une amitié très forte avec Hazel et les sentiments amoureux qu'elle éprouve pour le jeune Walter vont l'aider à surmonter cette période difficile.
Elle ne cessera pas de penser à sa Mamou, réfugiée en Hollande avec sa tante, son oncle et leurs deux filles.
Pourront-elles se retrouver quand tout cela aura cessé ?...Un très beau roman bien documenté. J'y ai découvert l'existence des kindertransport qui ont permis à de nombreux enfants de fuir l'Allemagne. La vie des réfugiés est minutieusement décrite et de nombreuses questions sont soulevées. La difficulté d'adaptation de ces enfants séparés de leur famille et ne parlant souvent pas l'anglais, la suspicion qui régnait à cette époque vis à vis d'eux car ils étaient malgré tout des allemands, la vie en temps de guerre particulièrement bien évoquée, les différentes façon de pratique la religion juive...
Un gros roman qui se lit pourtant très facilement, où l'on apprend beaucoup avec une héroïne tourmentée et très attachante.
Un superbe roman historique à recommander aussi bien à de jeunes ados qu'aux adultes.Une idée des tourments de Ziska :
J'avais deux familles, c'était aussi simple que ça. À l'heure où tant de jeunes du Kindertransport apprenaient que leurs proches avaient péri jusqu'au dernier, moi, j'avais deux mères, un père, un oncle, un futur mari éventuel et une amie de coeur. Que pouvait-on rêver de mieux ?
Bekka, elle non plus, ne reviendrait pas. Jamais je ne m'y habituerais. Jamais je ne pourrais me persuader qu'elle était morte avec la consolation de m'avoir sauvé la vie. Jamais je ne cesserais de me le reprocher, de me demander s'il n'aurait pas été préférable que ce soit moi qui y passe, et de vouloir me racheter d'être en vie.
En revanche, je pourrais essayer de me rappeler ce que je venais de découvrir ce matin-là : j'avais perdu Bekka, j'avais perdu Gary, mais je portais en moi quelque chose qu'ils m'avaient légué, chacun à sa façon. Et, si je réussissais à ne pas les laisser mourir à l'intérieur de moi, à préserver un peu du courage de Bekka et de la gaieté de Gary, alors, leur vie ne serait pas complètement éteinte, et il n'y aurait rien que je ne pourrais surmonter. (page 592)Nous faisons partie de ceux qui vivent avec leurs morts. Ils comptent sur nous.
Tant que j'aurai de la voix, et tant qu'il y aura quelqu'un pour m'écouter, je prononcerai leurs noms et raconterai notre histoire... (page618)5/5
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BnF, La joie par les livresTags : seconde guerre mondiale, Angleterre, Juif, Kindertransport, identité, famille, roman, historique
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